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Christophe Lollichon : « La finale de la Ligue des Champions ? Le plus beau moment que j’ai pu connaitre »

Les yeux dans le Blues

Presque 50 ans maintenant que Christophe Lollichon est tombé amoureux d’un sport auquel il a dédié sa vie entière. Une passion intacte à l’écouter distiller ses plus belles anecdotes mais un maître-mot qui ne l’a jamais quitté : travail. De Nantes à Chelsea en passant par Rennes, le gardien de formation, très vite devenu entraîneur, a appris aux côtés des plus grands partout où il est passé. Une carrière guidée par des rencontres mais Christophe Lollichon a dû sortir le bleu de chauffe pour se faire accepter des plus grands. Denoueix, Suaudeau, Cech et Dréossi, des personnes clés pour comprendre l’ascension de l’entraîneur français. Et à l’heure où le football européen combat péniblement un virus aussi tranchant qu’un tacle de John Terry ou foudroyant qu’une passe de Frank Lampard, l’occasion de se replonger sur le parcours mais aussi le quotidien de Christophe Lollichon.


Lollich’, le gamin de Nantes révélé à Rennes et consacré à Chelsea

Bonjour Christophe Lollichon. Avant toute chose, merci d’avoir accepté notre invitation ! Vous avez aujourd’hui 57 ans et vous avez consacré une très grande partie de votre vie au football. Comment cela a commencé ?

L’histoire a commencé il y bien longtemps puisque j’ai toujours aimé le football. J’ai signé ma première licence à l’âge de 8 ans et tout de suite comme gardien de but. Comme beaucoup de gamins, je rêvais de devenir footballeur professionnel. En plus, venant de la région nantaise, j’avais les meilleurs exemples devant moi. Puis, il y a eu une rencontre très importante lorsque j’étais dans le secondaire avec mon prof de français, Michel Tronson, qui était également entraîneur de la 4ème division du FC Nantes. On parlait souvent foot et quand j’étais en première il a fait appel à moi car il avait besoin d’un gardien les jeudis soirs. J’ai bien sûr bondi sur l’occasion! Cela a été une expérience fantastique car il était aussi bon entraîneur que professeur de français. Je commençais à apprendre énormément et il a parlé de moi aux dirigeants du FC Nantes et c’est ainsi que j’ai commencé à entraîner les « poussins » et les « pupilles » du FC Nantes. Puis j’ai progressé jusqu’au jour où Raynald Denoueix m’a pris sous son aile en me confiant l’une des premières écoles de gardiens en France, alors que j’avais seulement 23 ans. C’était donc l’opportunité de côtoyer Coco Suaudeau avec qui je m’entendais bien qui m’a fait confiance en 1991 lorsqu’il a récupéré le poste d’entraîneur de l’équipe du FC Nantes en me permettant d’entraîner les gardiens chez les professionnels, une à deux fois par semaine. J’ai eu cette chance inouïe d’avoir deux mentors comme Denoueix et Suaudeau.

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Puis vous décidez en 1996 de signer en tant qu’entraineur au RC Ancenis, mais cela ne se passe pas vraiment comme prévu… 

Alors c’est un peu différent… J’ai eu des relations un peu difficiles avec certains dirigeants du FC Nantes qui ont voulu m’évincer donc je n’ai pas été renouvelé. À ce moment-là, je me retrouve sur le marché du travail et j’avais une opportunité d’aller au Havre mais cela ne s’est pas fait. J’ai eu la chance de découvrir Jean-Paul Allard qui était le conseiller technique départemental de Loire Atlantique, qui m’a beaucoup soutenu. Je m’occupais en même temps de deux sport-études sur Nantes et c’est à ce moment que le RC Ancenis m’a contacté. Le club n’était plus en 2ème division. C’était une bonne occasion car cela me permettait de rester dans la région et mon rôle était de restructurer la formation qui avait été anéanti par l’épopée en Ligue 2. Et il se trouve qu’au bout de trois ou quatre mois, le club connait un dépôt de bilan. On était trois entraîneurs sous contrat, ils ne pouvaient en garder que deux et ils m’ont proposé de prendre l’équipe première ce que j’ai accepté. Pour l’anecdote, l’équipe première disparait à cause du dépôt de bilan donc on a dû repartir avec la réserve et on a réussi à se maintenir, un sacré challenge et une superbe expérience !

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Vous rebondissez chez l’ennemi juré du FC Nantes, au Stade Rennais, appelé par Patrick Rampillon. Comment vous vivez ce moment ?

En effet, Ancenis voulait me conserver mais l’appel du monde professionnel était trop fort. J’ai saisi l’opportunité sans réfléchir à la rivalité, même si, quand j’étais à Nantes on était moqueur vis-à-vis de Rennes qu’on appelait le « club ascenseur ». Le club de Rennes était en train de se restructurer depuis l’arrivée du propriétaire Monsieur Pinaut et je voyais bien que le club s’améliorait au niveau de ses structures. Puis j’ai découvert une équipe extraordinaire d’éducateurs. Je pense à Yannick Menu, Philippe Bizeul, Eric Atta. Ce sont des gens dont la philosophie était assez proche de celle que j’avais connu à Nantes. On bossait comme des tarés, on était tout le temps en déplacements. On était le club qui connaissait le mieux tous les jeunes joueurs français. On était une équipe très solidaire autour de Patrick Rampillon, une merveilleuse période !

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Vous êtes à la formation à Rennes lorsqu’en 2002, arrive ce diamant brut en provenance du Sparta Prague qu’est Petr Cech. Vous vous doutez que vous allez vivre de grands moments avec ce jeune tchèque ? 

Non ce serait trop facile de dire ça. À l’époque quand Petr arrive, le directeur du club Pierre Dréossi me dit: « Regardons cette vidéo de ce gardien. On nous propose ce gardien, on l’a vu. Cela semble très bon ». Moi j’étais à la formation, il voulait tout simplement un avis supplémentaire. Petr, je le connaissais un peu et j’avais vu ses qualités. Il était novateur pour l’époque: très grand et rapide. Je leur avais dit que je ne savais pas combien il allait coûter mais si vous pouvez le recruter, faites le. Et puis il arrive au club. Au cours de sa première année, je ne travaille pas avec lui car je suis encore à la formation mais on était amené à se croiser au club. Et puis il s’est passé quelque chose, comme une sorte de coup de foudre. Dès la première discussion, il me demande en me vouvoyant ce que je pense de son jeu. Je lui réponds que j’adore ce qu’il fait mais qu’il peut faire beaucoup plus, ce qui l’a un peu surpris au début. Puis on s’est revu, on a discuté et mes entraînements au centre de formation étaient visibles depuis les terrains pros et Petr a dû commencer à regarder par le grillage pour regarder ce que je faisais. En fin de saison, il est déjà sollicité mais il décide de rester à condition de pouvoir s’entraîner avec « le garçon à la formation » et il se trouve que c’était moi. On avait un groupe de gardien prometteur avec Petr (21 ans), Florent Chaigneau (20 ans) et Simon Pouplin (18 ans). C’était une année extraordinaire.

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Mais très vite, petit Petr devient grand, trop grand pour Rennes qui ne peut le retenir et il part pour Chelsea pour environ 14 millions d’euros. Êtes-vous déçu de son départ ? Gardez-vous contact avec lui à cette période ? 

Oui forcément. Je suis déçu de pas pouvoir continuer l’expérience avec ce garçon. Il avait eu jusque là une progression fulgurante, les échanges qu’on avait était toujours intéressants. Une relation un peu similaire que celle que j’avais eu avec Mika Landreau à Nantes, qui est maintenant devenu un ami. Mais le club était en train de renaître donc je restais positif même si c’était pas facile de remplacer un grand bonhomme comme Petr (par la taille et le talent). Un contact qui s’est poursuivi même lorsqu’il était à Chelsea puisqu’on continuait à beaucoup discuter et je continuais à suivre ses performances en Angleterre.

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Huit belles années à Rennes et donc, en 2007, un moment important de votre carrière avec ce grand saut de l’autre côté de la Manche, à Chelsea justement. Pouvez-vous nous expliquer comment cela s’est déroulé ? 

Oui, c’était en septembre. Je m’en souviendrai toute ma vie. J’étais à une terrasse de café à Rennes avant de partir à une mise au vert avec le Stade Rennais. Je reçois un texto de Petr Cech qui me demande en quelques mots si je suis intéressé pour venir le rejoindre à Chelsea. À ce moment là, je suis avec ma famille et je leur demande de vérifier si ce que j’ai lu est bien vrai. C’était une grande émotion à la fois mais aussi une interrogation car cela ne faisait pas partie de mon éducation de quitter un club en milieu de saison. Mais mes collègues à qui j’en avais parlé me poussaient à y aller. Finalement je dis oui à Petr et je finis par recevoir une invitation de Chelsea pour visiter les installations. Donc je décide d’en parler à Pierre Dréossi, car j’étais pris entre deux feux, qui me répond: « écoute mon garçon, à ta place je serais déjà en train de faire mes valises ! ». Il a été extrêmement correct avec moi car il a parlé de telle façon avec la famille Pinaut qu’il n’y a pas eu d’obstacles. Le club de Rennes a été royal.

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À votre arrivée à Chelsea, vous vous sentez à votre place au milieu de toutes ces stars ? Quel rôle joue la communauté francophone présente au club ?

C’est sûr qu’arriver dans un club où on est demandé par le gardien numéro un, cela facilite l’intégration. Il faut savoir que Petr Cech était adoré par le propriétaire de Chelsea, Roman Abramovitch, donc cela comptait aussi beaucoup. Ils ont tout fait pour que mon arrivée se passe bien. Et le fait qu’il y ait beaucoup de francophones a été une bonne chose pour moi. Il y avait Didier Drogba, Claude Makélélé, Florent Malouda, Michael Essien et Nicolas Anelka. Mais les Anglais me regardaient avec un œil méfiant. Je sentais que rien n’était acquis et que je me devais de faire mes preuves. L’accueil du capitaine John Terry a également été très chaleureux.

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Et puis vous y retrouvez donc Petr Cech, votre poulain. Vous continuez votre travail initié à Rennes, qui va se fructifier un soir de mai 2012 à l’Allianz Arena de Munich en finale de Ligue des Champions. Une fierté j’imagine pour vous puisque Petr Cech se montre décisif en sortant un match de géant…

Ah c’est le plus beau moment que j’ai pu connaitre ! En termes d’émotions, celui-là est tout en haut de la pyramide. D’autant plus qu’on avait connu des moments difficiles au cours de la saison et qu’on était loin d’être favoris de la compétition. On avait préparé ce match de façon minutieuse et avec la plus grande attention, surtout qu’on avait consacré trois semaines entières à la préparation de cette rencontre. Je me souviens avoir bossé comme un taré en analysant le jeu, les penalties du Bayern mais aussi les mouvements de Manuel Neuer. Je n’avais rien laissé au hasard et j’ai analysé des éléments qui se sont avérés décisifs durant la finale.

« Il n’aime pas que je dise ça, mais si Petr avait été espagnol ou allemand, il aurait eu une carrière beaucoup plus reconnue »

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Votre travail à Chelsea ne se réduit pas à Petr Cech puisque vous entraînez aussi Asmir Begovic, Mark Schwarzer, ou encore Jamal Blackman et enfin Thibaut Courtois. Comment repérez-vous ce jeune gardien et pourquoi l’avoir prêté à l’Atlético plutôt que de le couver au club ? 

Thibaut, pour moi, c’était surement le plus doué. Quand je l’ai vu la première fois à Genk, je me suis dit « Waouh, il a un potentiel exceptionnel ». J’ai demandé à Roman Abramovitch de le recruter. Après Petr, cela nous permettait de garder un niveau de gardien excellent. Puis on le recrute, et comme l’Atlético était également sur Thibaut, la direction avait prévu de le prêter pour son plan de développement. À l’Atlético Madrid, il est prêté à l’âge de 18 ans et il va progresser de très belle manière en apprenant beaucoup sous les ordres de Diego Simeone. Cela faisait partie de son apprentissage au plus haut niveau. Et à son retour au club, il a été d’un niveau exceptionnel. Petr a été relégué sur le banc et là encore il a été exemplaire puisqu’il a continué de s’entraîner comme s’il était titulaire et tout en aidant énormément Thibaut.

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À Chelsea, vous avez côtoyé de nombreux entraineurs de classe internationale. Parmi eux, Ancelotti, Hiddink, Villas-Boas, Mourinho, Di Matteo ou encore Avram Grant et Rafa Benitez. Y en a-t-il un en particulier qui vous a marqué ?

Il y en avait un que j’ai adoré, c’est Carlo Ancelotti. Sa première année a été une réussite. L’homme était génial par rapport à sa volonté de voir les gens autour de lui heureux. Il véhiculait des valeurs extrêmement positives. Après, il y a Guus Hiddink qui avait une capacité à comprendre un vestiaire en quelque jours. André Villas-Boas est arrivé extrêmement jeune mais j’ai beaucoup aimé l’homme et il a bien évolué depuis. Rafa Benitez était passionnant, il connaissait parfaitement le football. Et enfin Roberto Di Matteo, il a eu le talent de donner confiance à des joueurs au bout du rouleau. Et puis on a gagné une Champions League avec lui ahaha, ce qui n’est pas rien !

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Entre football professionnel et amateur, une vision globale de la crise sanitaire

Vous avez la particularité d’avoir deux fonctions dans le monde du football. Vous avez ainsi un pied dans le foot amateur et un pied dans le foot professionnel. Pourquoi ce choix de revenir dans votre région natale, et à un poste que vous n’aviez jamais occupé ? 

À l’origine, on réfléchissait ensemble sur le projet de Michael Linhoff de la mise en place d’une structure permettant à des équipes pros de venir en stage au château du Bois Guy où Michael a déjà construit le 1er golf durable en France. Et de fil en aiguille, dans les mois qui ont suivi, avec d’autres personnes, nous évoquions la situation du club de Fougères. Cela a abouti à ce que nous nous lancions dans cette aventure en juin 2019. Je n’avais jamais fait ça. J’apporte mon expérience, mon soutien, une vision de l’extérieur au président.

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Le 13 mars dernier, la fédération anglaise a fait le choix de suspendre le championnat de Premier League. Dans une sortie médiatique remarquée, Wayne Rooney déplorait qu’il ait fallu « attendre que des joueurs et entraîneurs tombent malades pour qu’il y ait une réaction des instances ». Partagez vous cette opinion ? 

Je n’ai pas vraiment la compétence pour juger du retard de l’arrêt des compétitions. Ce qui est évident c’est qu’il a été sage d’arrêter la compétition. Nous avons tous été surpris par l’évolution de la pandémie. Mieux vaut alors rester humble devant les choses. Vous savez c’est comme lorsque Didier Deschamps sort une sélection, il y a 65 millions de sélectionneurs. Eh bien là c’est pareil, il y a 65 millions de médecins et d’épidémiologistes, ce qui m’exaspère. Laissons les spécialistes réfléchir. Il y a forcément eu des erreurs mais également des bonnes choses de faites. Notre rôle à nous est donc de respecter ce qui est demandé de façon à ne pas aggraver la situation. Alors, quant au fait de reprendre la compétition, quand je vois ce qu’il faudrait faire pour pouvoir reprendre dans des conditions convenables, est ce que cela en vaut vraiment la peine ? Il ne faut pas penser que le football est au dessus.

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Au niveau professionnel, votre travail s’en trouve perturbé avec vos gardiens et même dans le domaine du recrutement. Comment faire ?

On travaille beaucoup tous ensemble. On a établi une liste de travaux pendant ce confinement, des choses qu’on aurait peut être pas fait si la saison s’était poursuivie. On étudie des données sur plus de 1500 joueurs, un travail pharaonique. Et puis, on anticipe ce qu’il peut se passer pour des prêts de nos gardiens au niveau du « Loan Department ». On re-visionne d’anciens matchs par exemple ou encore on fait des « visio-calls » avec les gardiens pour discuter et débattre autour de situations de matchs qu’ils ont choisies pour voir les éléments à améliorer. Aussi, notre objectif est de leur offrir une continuité pour qu’ils puissent poursuivre leur entretien physique mais aussi mental. Et j’insiste sur ce dernier point, il est très important psychologiquement, pour eux, et d’ailleurs pour tous les athlètes de haut niveau, qu’ils se sentent pris en charge. Quand j’entends ces discours à la con « ah les footballeurs, ils ne sont pas à plaindre », j’ai envie de dire stop ! c’est le parfait exemple d’une réflexion primaire qui est vide de sens. Il ne s’agit pas de les plaindre, ce qui n’a aucun intérêt mais de les aider à palier le manque de compétition, ce qui est l’essence même de leur vie de sportif. Regardez le résultat de l’enquête de FIFA pro : 10% des professionnels hommes et femmes présenteraient des signes dépressifs. On ne peut pas l’ignorer.

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En parallèle vous vous investissez donc pour le club amateur de Fougères. Comment gerez vous ce passage d’un monde à l’autre au quotidien? Quelles sont les aspects de votre travail qui changent ? »

“Il faut faire attention à ne pas transférer les exigences du monde pro vers le football amateur. Il y a de telles différences de ressources. Mais le haut niveau peut et doit être source d’inspiration. On peut faire de belles choses avec de petits moyens, en faisant preuve d’imagination et en valorisant les compétences de chacun, du responsable de la buvette à l’entraîneur en passant par les arbitres. À Fougères, je ne suis ni directeur sportif ni manager général. Je ne fais que m’inscrire dans un collectif de réflexion au sein d’un club à fort potentiel, qui a un vrai rôle à jouer dans la communauté. Je tiens d’ailleurs à saluer la municipalité avec qui les relations sont très fortes.

Christophe Lollichon à côté de Michael Linhoff, lors de la conférence de presse de début de saison du club de Fougères

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La FFF a décidé il y a deux semaines de mettre fin aux championnats amateurs, ce qui a provoqué la colère de l’Association française du foot amateur. Comment avez-vous accueilli la nouvelle ? 

Les gens à la tête de la Fédé sont des représentants des clubs amateurs français. Mais vous savez, je ne vois pas comment on aurait pu reprendre les championnats. Il aurait fallu recommencer à s’entraîner, etc… Un challenge beaucoup trop complexe et qui aurait mis en péril la santé des personnels des clubs. Il y aura forcément des injustices mais il faut prendre la nouvelle comme elle est. Nous nous maintenons en National 3 et nous avions décidé quoi qu’il arrive de respecter les décisions prônées par la Fédé et appuyées par la Ligue. Il faut considérer que cette saison va faire un petit peu de dégâts car il sera impossible de satisfaire tout le monde. Mais je pense qu’il est important de prendre une décision assez tôt pour pouvoir préparer l’avenir et se tourner vers le futur.

« On sent qu’il y a une vie autour de ce club de Fougères mais c’est à nous d’allumer la mèche pour que les gens viennent ».

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Sur le plan sportif, quels sont les objectifs du club ? Vous nourrissez des ambitions au plus haut niveau ?

C’est assez simple. Nous souhaitons mettre en place une structure qui encadre parfaitement les jeunes grâce à la compétence de ses éducateurs. Nous cherchons aussi à favoriser la formation de nos éducateurs mais aussi à nous rapprocher de tous les clubs du bassin fougerais où il y a un très fort potentiel. Pour votre gouverne, sachez que le jeune Camavinga sort de notre école de foot. L’objectif pour la National 3 est de garder nos joueurs et de les faire progresser mais surtout de garder notre entraîneur qui est d’un excellent niveau: Pierre-Yves David. Il a une connaissance du football breton au top et c’est en partie grâce à lui que l’on s’est maintenu. Il serait stupide de vous dire « dans 5 ans, on sera en National », mais l’humilité et le réalisme n’interdisent pas  l’ambition.

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Sur le plan financier, les conséquences de la crise à court, moyen et long terme risquent-elles de mettre en péril le club ? 

On va faire un état de lieu parce qu’entre ce qu’on pouvait escompter au niveau des aides extérieures, que ce soit du sponsoring ou subventions municipales, et la réalité il va y avoir une différence. Les entreprises locales vont avoir « d’autres chats à fouetter » qu’aider le monde du sport car elles auront des emplois à sauver. Mais cette situation nous oblige à beaucoup réfléchir pour réunir les moyens de ce que l’on veut faire. Toutes les composantes du football amateur doivent comprendre que les ressources ne sont pas extensibles en ce moment. Ensuite, nous nous devons en tant que club d’organiser des événements pour obtenir des rentrées d’argent. Il va falloir se montrer très créatifs pour conserver des budgets similaires à cette année.

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Pêle-mêle, les questions Caviar

Pour vous, qu’est ce qu’un caviar ? Est-ce forcément une passe décisive ?

Un caviar, avant d’être une passe décisive, c’est une super passe, une passe lumineuse. Cela ne sera pas forcément la dernière mais c’est la réalisation d’une passe qui n’a pas été prévue par l’adversaire. C’est une passe techniquement extrêmement bien exécutée et cela correspond à un moment où deux, trois joueurs ou plus, au même moment, ont pensé la même chose et l’ont exécutée parfaitement.

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Un de vos clubs de cœur, Rennes, termine officiellement troisième de Ligue 1. Êtes-vous êtes content pour ce club qui s’appuie sur un centre de formation performant ? 

C’est génial car la formation a toujours été une des bases du Stade Rennais. Cela salue tout le travail effectué par toute une équipe et notamment un entraîneur excellent Julien Stéphan, ancien entraîneur de la formation du club et qui est entouré par un super staff. C’est aussi tout un travail par Pierre Dréossi en amont qui a permis de structurer le club. Félicitations à tout le club !

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Quelle relation entretenez-vous avec les Français de Chelsea, Zouma, Giroud et Kanté ? 

On discute avec plaisir quand on se retrouve au restaurant central de l’équipe première. C’est toujours sympa ! Olivier a connu des moments difficiles, Ngolo a souvent été blessé. Je ne suis pas leur confident attention, mais c’est toujours plaisant de les croiser. Zoum’ (Kurt Zouma) est un mec génial. Ce sont trois mecs très sains qui représentent bien le football français.

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Selon vous, le meilleur gardien du monde actuellement ? 

On parle donc du très haut niveau. Dans ce gratin, ils ne sont que 4 ou 5 mais je préfère mentionner celui qui, je pense, a ouvert la porte pour se mêler à ceux-là. Il s’agit d’Édouard Mendy.

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Si vous deviez choisir le profil du gardien idéal, vous choisiriez ? 

Ça serait un mélange de Petr Cech pour son intelligence de jeu, de Courtois, Ederson pour son super jeu au pied, Alisson et Ter Stegen, et bien sûr Edouard Mendy. 


Merci Christophe Lollichon pour cet entretien complet et enrichissant ! Que peut-on vous souhaiter pour la suite ? 

Je ne pense pas que ce soit le moment d’émettre un souhait individuel. J’espère, sincèrement, que la période très difficile que nous traversons va générer une profonde réflexion collective pour une prise de conscience de ce que nous avons à faire afin de vivre dans un monde meilleur.


Remerciements tous particuliers à Frédéric et Julien Cadorel
Hugo Forques

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