Du 6 au 31 juillet 2022, l’Angleterre accueillera l’Euro sur ses terres. Parmi les 48 nations qualifiées, un petit nombre semble se détacher des autres. Si la France, l’Espagne et la Suède comptent parmi les favorites, certaines surprises sont peut-être à prévoir.
Depuis son premier match en 1971, l’Equipe de France féminine n’est jamais parvenue à remporter de titre dans un tournoi majeur. Si une sombre malédiction empêche les Bleues de dépasser les quarts de finale dans les compétitions internationales, la sélectionneuse Corinne Diacre semble bien déterminer à déjouer le sort cet été.
Des Bleues pleines de promesses
Menée par sa capitaine Wendy Renard, l’Equipe de France compte sur l’expérience de son effectif et sur le travail accompli en club pendant la saison 2021/2022. Dans les rangs des Bleues, on retrouve nombre de joueuses sur le toit de l’Europe avec l’Olympique Lyonnais en 2022 (Griedge Mbock, Wendy Renard, Selma Bacha, Delphine Cascarino, Melvine Malard), ou encore les vainqueurs en titre de la Coupe de France avec le Paris Saint Germain (Sabrina Karchaoui, Grace Geyoro, Sandy Baltimore ou encore la grande Marie-Antoinette Katoto). On notera une nouvelle fois les absences controversées de plusieurs cadres, comme Eugénie le Sommer ou encore Amandine Henry. Les performances en Ligue des Champions et l’impeccable condition physique de cette dernière, rendent difficilement compréhensible le choix de Corinne Diacre d’exclure de nouveau la joueuse.
Léger bémol aussi au regard du premier match de préparation de l’Euro. Si la France l’a emporté le 25 juin dernier face au Cameroun, difficile de masquer les approximations techniques et les pépins physiques face à une équipe que les Bleues se devaient de dominer. Controverses quant à l’effectif et questionnements tactiques après un premier match de préparation mitigé, la méthode Diacre interroge de nouveau.
L’Espagne et la Suède : les prétendantes au trône
Ennemie publique numéro 1, l’Espagne fait office de grandissime favorite. Si la Roja déplore l’absence de sa capitaine Jennifer Hermoso blessée au genou droit, l’équipe n’est pas pour autant diminuée. Citons ici la grande Alexia Putellas dont la saison avec le FC Barcelone n’a fait que confirmer sa stature de légende et place sur ses épaules un rôle de cadre incontestable dans la compétition. Putellas sera accompagnée de ses camarades de Barcelone, et cadres de l’équipe nationale, Irene Paredes, Maria Léon et Claudia Pina. Mais les Blaugrana ne sont pas les seules à défendre les couleurs espagnoles. Leurs adversaires devront surveiller les madrilènes Esther Gonzalez et la solide Ivana Andres, mais surtout les deux pépites de la sélection : Olga Carmona et Ona Batlle. Ces dernières se sont respectivement distinguées au Real Madrid et à Manchester United cette année.
La sélection a d’ailleurs prouvé son efficacité le 25 juin dernier en remportant 7-0 son premier match de préparation face à l’Australie, pourtant habituée à tenir tête aux cadors du football féminin mondial. Ajoutons également que la Roja n’a perdu aucun match international depuis Mars 2021 et une rencontre face aux Etats-Unis.
Deuxièmes au classement FIFA et premières en Europe, les Suédoises sont également de sérieuses prétendantes au titre. Abonnée aux finales des grandes compétitions, la Suède a l’habitude de briller à l’international et n’a rien à envier à la Roja ou aux Bleues. Il faut garder en tête les deux finales aux Jeux Olympiques consécutives en 2016 et 2020 et la troisième place de l’équipe pendant la Coupe du Monde 2019. Encadrée par l’inépuisable Caroline Seger aux 229 sélections, l’équipe peut compter sur l’expérience de son effectif : entre Magdalena Eriksson, Stina Blackstenius ou la toute jeune Hanna Bennison, la sélection se place en grande rivale de l’Espagne.
Allemagne, Angleterre et Norvège, les troubles fêtes de l’Euro ?
Si l’Allemagne avait su se montrer plus régulière ces dernières années, elle aurait certainement eu sa place dans notre catégorie précédente. Seulement, les octuples championnes d’Europe n’ont pas su rebondir depuis leur victoire aux Jeux Olympiques en 2016 et le quart de finale en coupe du monde en 2019. L’équipe emmenée par la sélectionneuse Martina Voss-Tecklenburg a enchainé les performances mitigées, ne parvenant d’ailleurs pas à se qualifier pour les Jeux Olympiques 2020. La sélectionneuse compte en 2022 sur un effectif renouvelé et place la milieu de terrain Lina Magull comme clé de voute de l’équipe. La joueuse du Bayern Munich sera appuyée par sa coéquipière Léa Schüller, meilleure buteuse de Bundesliga pour la saison 2021/2022, mais aussi de la prometteuse Lena Lattwein. Si l’Allemagne sort de sa torpeur, elle peut s’ajouter aux grandes équipes que devra affronter la France, notamment lors des phases finales.
Autre formation à suivre lors de la compétition, la sélection anglaise a la chance de jouer à domicile. Elle pourra compter sur son éternelle attaquante Ellen White ainsi que sur la jeune pépite Lauren Hemp. La jeune citizen vient de réaliser une saison stratosphérique avec son club et dans les phases qualificatives du Mondial 2023. Elle a d’ailleurs été élue meilleure jeune joueuse de Première League 2021/2022. Quant aux performances des Lionesses, on peut noter la victoire 5-1 le 24 juin dernier face aux Pays-Bas, tenantes du titre européen. Si l’Angleterre continue sur sa lancée et se laisse porter par son public, elle peut se permettre de rêver du titre.
Enfin, on pense aussi à la Norvège qui vient de retrouver, après 5 ans d’absence en sélection, Ada Hegerberg, meilleure buteuse de l’histoire de la Ligue des Champions et Ballon d’Or 2018. Si les résultats de l’équipe à l’international ne se montrent pas réguliers, l’effectif de nouveau centré autour de Hegerberg semble se renouveler. Pour preuve, la récente victoire contre la Nouvelle-Zélande en match de préparation, grâce à un but de la Lyonnaise et de la milieu Guro Bergsvand. Ajoutons à ce renouveau de l’attaque une Caroline Graham Hansen toujours plus performante après une saison impressionnante avec le FC Barcelone, la Norvège pourrait bien nous faire son trou lors de cet Euro.
Euro 2022 : Un bousculement dans l’équilibre du football européen ?
Grands absents parmi les favoris de la compétition, les Pays-Bas ont perdu de leur splendeur. Rappelons que cette sélection, tenante du titre européen, est arrivée seconde au dernier Mondial face aux Etats-Unis, et quart de finaliste aux Jeux Olympiques 2020. Pourtant, les Hollandaises connaissent quelques difficultés depuis deux ans, notamment avec une défaite face à l’Angleterre, mais également le match perdu contre les Bleues à l’occasion de la finale du Tournoi de France en février dernier. En 2021, les Pays-Bas ont aussi échoué face à l’Espagne ou encore l’Italie. Deux équipes que les Hollandaises avaient pourtant l’habitude de battre. On peut dresser le même constat pour l’équipe du Danemark, pourtant finaliste du dernier Euro, qui peine à s’imposer dans les grandes rencontres internationales.
Au regard de la progression toujours plus impressionnante des performances dans le football féminin, l’Euro 2022 s’annonce passionnant. Si quelques équipes semblent déjà se démarquer, il reste difficile de les départager, sans compter d’éventuelles surprises de dernière minute.
Rendez-vous donc le 6 juillet pour le premier match de la compétition, et le 10 juillet pour l’entrée en lice de la France face à la Squadra Azzurra.