Ces dernières semaines, la planète football a été chamboulée par le business financier qui l’entoure, rendant de plus en plus floues des raisons qui nous ont fait tomber amoureux de ce sport. Parce que la vérité sort de la bouche des enfants, Caviar laisse la parole aux plus jeunes qui expliquent mieux que personne pourquoi le foot est le plus beau sport du monde.
Sur les murs bleu ciel de la chambre de Noah, Messi, Ronaldo et Kroos se côtoient. Une frise murale représentant un terrain de football parcourt l’ensemble des 12 mètres carrés de la pièce : “Je l’ai depuis que je suis tout petit”. Sur son bureau, même ses affaires d’école sont à l’effigie de son idole portugaise. “Le meilleur joueur du monde c’est Cristiano Ronaldo. Quand je suis au foot, dans la cour de récré ou à l’entraînement, je reproduis toujours sa célébration. Il est trop fort”, explique Noah. À 10 ans, le jeune garçon espère lui aussi remporter cinq ballons d’or, le trophé ultime des meilleurs joueurs de foot, selon lui. Cette passion du ballon rond, c’est son père qui lui a transmis dès sa naissance. “Le plus vieux souvenir que j’ai c’est l’Euro 2016. Je me rappelle surtout quand on a battu l’Allemagne en demi et quand on a perdu en finale, raconte Noah. J’ai beaucoup pleuré et j’ai vu que mon père aussi avait les yeux qui brillaient.”
Les yeux qui brillent, Andrea aussi les a eu lorsqu’il était ramasseur de balle à l’occasion de la rencontre Ajaccio-Lille en Coupe de France. Pour ce jeune attaquant de 9 ans et demi, c’était l’occasion de toucher du bout des doigts son rêve de fouler les plus belles pelouses d’Europe, à l’image d’Antoine Griezmann, son idole. Comme lui, il rêve d’entendre la douce mélodie de la Ligue des Champions retentir dans un stade rempli de supporters passionnés alors qu’il sera aligné avec ses coéquipiers. Cela aussi il l’a déjà expérimenté, mais en tant que spectateur lors du match Lyon-FC Barcelone en 2019. Ce qu’il a retenu de cette rencontre ? “Messi. C’était trop bien de le voir jouer devant moi”, se rappelle-t-il. Pour son petit frère de 7 ans, Lisandru, les stades et le talent de Messi ne sont pas les plus importants. S’il trouve que le foot est avant tout le meilleur sport du monde c’est parce qu“‘on peut y jouer avec ses copains et frapper très fort dans le ballon”. Il explique que les joueurs qu’il préfère sont ceux qui lui ressemblent le plus : il y a d’abord Manuel Neuer, parce qu’ils jouent tous les deux au même poste, et Ronaldo et Giroud, parce qu’ils ont la même coupe que lui.
Malgré leur jeune âge, les enfants, habités par cette passion pour le foot, ont déjà une idée très précise de leur futur métier. Pour Lorenzo, 11 ans, c’est simple : plus tard, il sera gardien au FC Barcelone, le club de son idole absolue, Lionel Messi. Il en est même difficile pour lui d’expliquer pourquoi il aime autant ce sport, c’est naturel, c’est tout. Timéo, 8 ans et demi, qui joue dans le même club que lui, confie : “Moi, ça me rend heureux de jouer au foot.” C’est lors d’un match de son équipe locale, l’Association sportive Beauvais Oise, que le jeune garçon se prend de passion pour le ballon rond. Depuis, son choix de carrière est précis : “Je veux être le meilleur joueur du monde et gagner la Coupe du monde !” Lorsqu’il s’est rendu au stade France avec sa famille à l’occasion de France-Islande lors du centenaire de la FFF, il a été envoûté par l’ambiance du stade où il “a adoré entendre les chants, regarder les joueurs et voir les buts.” Mais surtout, Timéo a eu l’occasion de voir son idole, celle de la nouvelle génération, Kylian Mbappé. “J’aimerais lui dire que je le trouve trop fort. Il court trop vite, il frappe fort, j’aime le regarder jouer.”
Génération Mbappé
À seulement 22 ans, l’attaquant français est déjà une légende dans l’esprit des plus jeunes. Si les collégiens sont toujours dans l’idolâtrie Messi-Ronaldo, la toute jeune génération voit en Mbappé son nouveau modèle de réussite. C’est lors de sa pointe à 37 km/h contre l’Argentine pendant le mondial 2018, qu’il est devenu l’idole de Léane, 11 ans. “Si je pouvais passer une journée avec lui, j’aimerais lui demander comment il a fait pour réussir aussi jeune, explique-t-elle. Il a déjà marqué la France, c’est impressionnant.” Elle retrouve en lui les raisons pour lesquelles elle aime le football : le sens du collectif et l’entraide sur le terrain. Pour Umit, son camarade de classe, c’est la gagne qui le motive à jouer chaque week-end à son poste de défenseur central. Un point commun avec Mbappé, le meilleur joueur français selon lui. Si le rêve du jeune garçon est de jouer pour le Galatasaray, il souhaite gagner autant de trophées que le joueur français à son âge.
Maï, 7 ans et demi, n’a pas de modèle féminin auquel s’identifier, mais ce qu’elle souhaite avant tout c’est également suivre les pas du parisien. “Quand je serai grande je voudrais être gardienne au PSG et être forte comme Mbappé”, confie-t-elle. Déterminée et passionnée, la petite fille a déjà tout d’une grande. À l’école, alors que certains garçons refusaient la mixité sur le terrain, Maï et ses copines se sont mobilisées pour acheter leur propre ballon. Malgré l’opposition de leurs camarades masculins, elles se sont ensuite appropriées une place dans la cour afin d’y organiser des matchs. “On leur explique que les filles ont autant le droit de jouer au foot que les garçons.” Car finalement, comme l’explique Maï, ce qui est bien dans le foot “c’est qu’on peut rire et courir en même temps”, le rêve de tous les enfants.
Suzanne Jusko
