A l’occasion des phases de poule de l’Euro 2022, deux nations se sont démarquées avec panache et prétendent au rang de grandes favorites à la victoire finale : l’Angleterre sur ses terres et l’Allemagne qui a faim de titres. Mais d’autres ont tenu leur rang, en laissant tout de même une impression moindre par rapport aux deux précédentes : la France, l’Espagne, la Suède et les Pays-Bas.
L’Angleterre : “Beth Mead on fire”
En grande forme depuis la première journée, les Lionesses survolent la compétition : 1-0 face à l’Autriche, 8-0 face à la Norvège et 4-0 face à l’Irlande du Nord.
Les supporters sont ravis du spectacle, notamment de la joueuse d’Arsenal Beth Mead, autrice de 5 buts et 2 passes décisives depuis le début de l’Euro. Ils le font d’ailleurs savoir en chanson, en volant le hit nord irlandais de l’Euro 2016 “Will Griggs on fire” ; oui la défense norvégienne était terrified. Autres joueuses qui impressionnent, l’avant centre de Manchester United Alessia Russo a planté un doublé face à l’Irlande du Nord, alors que l’imprévisible Fran Kirby s’est illustrée avec un bijou de passe décisive face aux Autrichiennes et un but face à l’Irlande du Nord.
Trois matchs, trois fois la même composition, on ne change pas une équipe qui gagne. Des débuts difficiles face à l’Autriche, un match fermé peu envoûtant qui ne laissait rien présager de bon pour la suite de la compétition, malgré un but salvateur de l’inarrêtable Beth Mead à la 16ème minute de jeu et une domination outrageuse en première période. La seconde mi-temps sera bien plus ennuyeuse, les Anglaises ne cherchent pas à se mettre à l’abri et arrêtent de jouer. Un rythme de sénateur qui aurait pu leur être fatal tant les Autrichiennes ont décidé de jouer leur chance, mais un peu tard. Elles se procureront les occasions les plus dangereuses de cette fin de match, sans succès.
Le second match sera bien différent sur le plan offensif. Le choc de ce début de tournoi est alors met en jeu la première place du groupe A. Il n’en sera rien. Bien aidé par le corps arbitral pour décanter la situation, après avoir subi la fougue norvégienne pendant les dix premières minutes de jeu, l’Angleterre offre un festival offensif rarement observé entre deux nations phares. 6-0 à la mi-temps, la messe est dite. Deux buts suivront pour enfin gommer l’humiliation subie par les Anglaises quelques années auparavant face au même adversaire. Football is coming home.
Le troisième match se passe sans encombre, malgré la résistance des voisines nord irlandaises pendant quasiment toute la première période. Une fois le premier but inscrit, rien ne pourra plus arrêter l’armée anglaise. 5-0, simple et efficace.
Les femmes de Sarina Wiegman sur leurs terres ont les armes pour aller chercher leur premier titre continental. Attention toutefois à la fraîcheur des troupes puisque c’est la seule sélection à avoir aligné trois fois le même onze de départ.
L’Allemagne : Deutsche Qualität.
Fidèle à sa réputation, la délégation allemande a survolé ses matchs de poule : victoire 4-0 face au Danemark, 2-0 contre l’Espagne et 3-0 contre les Finlandaises. 9 buts marqués et aucun d’encaissé, les Allemandes ont un système défensif qui a permis de vaincre la Roja, malgré une faible possession de balle. N’oublions pas l’efficacité devant le but de ses attaquantes notamment celle de la gardienne de zoo Alexandra Popp buteuse lors des trois matchs. Sans compter les performances de Linda Dallman, clé de voûte de la victoire et joueuse du match face à la Finlande. Si les Allemandes sont d’une efficacité redoutable, on regrette tout de même un style de jeu peu télégénique.
Plus aucun titre depuis 2013, une traversée du désert assez longue à l’échelle allemande il fallait que cela cesse. Dès son premier match, le message est clair du côté de la Mannschaft : wir sind wieder da (nous sommes de retour). 4-0 face à des Danoises transparentes, un système de jeu classique en 4-3-3 et une animation redoutable. Le festival offensif ne fait que commencer et pourtant les Allemandes ont souvent péché dans le dernier geste.
Le second match face à l’Espagne est LE choc de cette phase de groupe, mais pas de quoi effrayer Martina Voss-Tecklenburg : on prend les mêmes et on recommence, à une exception. L’immense Alexandra Popp fait son retour en tant que titulaire au poste de numéro 9 ; celle qui a raté les précédents rendez-vous internationaux à cause de blessures est bien là, et elle compte le faire savoir à ses adversaires du jour. Dominée et privée de ballon, l’Allemagne déjoue le piège ibérique en s’imposant 2-0 sur l’occasion et demie qu’elle se procure. Les Allemandes peuvent également remercier Panos, la gardienne espagnole, pour sa relance dans les pieds de Buhl à la troisième minute. Pour le second but, qui d’autre que le bulldozer Popp pour enfoncer le mental des Espagnoles ? Elles qui commençaient tout juste à croire à une égalisation potentielle. Popp, d’un coup de casque magistral, bien servie au corner par Rauch, troue la cage espagnole et met son équipe à l’abri d’une mauvaise surprise.
Le troisième match est à l’image des deux autres : système de jeu invariable, animation efficace même si la sélectionneuse a décidé de faire tourner quelques joueuses en défense et au milieu. Face à une équipe finlandaise déjà éliminée, les Grandes duchesses tentent de sauver l’honneur, mais c’est peine perdue. Supérieures dans tous les compartiments de jeu, les Allemandes s’imposent 3-0. Après un premier tour tonitruant, les Allemandes peuvent prétendre au titre final et aucune autre équipe du tournoi ne semble pouvoir leur résister. Verdict le 30 juillet.
L’Espagne : Dominer n’est pas marquer
Si on l’avait placée grande favorite de la compétition dans notre guide officiel de l’Euro 2022, l’Espagne n’est pas parvenue à dominer le groupe B comme elle l’entendait. Privée de ses cadres Hermoso et Putellas, la Roja a débuté la compétition sur les chapeaux de roues avec une victoire écrasante face à la Finlande (4-1). Malgré la confiance, l’effectif s’est trouvé dans une impasse face à une Allemagne de retour à son meilleur niveau. Si la possession et les occasions du match étaient largement espagnoles (70% de possession pour l’Espagne, 12 tirs contre 7 et 677 passes contre 290), la Roja n’est pas parvenue à être décisive et s’est inclinée 2-0. L’Espagne s’est tout de même relevée et a sécurisé sa place pour les quarts de finale en battant le Danemark 1-0 sur une tête de la Madrilène Marta Cardona, grâce au centre de sa coéquipière Olga Carmona.
Si les Espagnoles n’ont pas été aussi impériales qu’attendu, les blessures de leur deux joueuses offensives les plus importantes, mais également la décision du sélectionneur Jorge Vilda de prendre dans l’équipe énormément de milieux de terrain et très peu d’attaquantes de métier sont certainement à blâmer.
Le premier face à la Finlande est à la fois le match le plus simple et le plus abouti pour la Roja. Malgré un but encaissé dès la première minute par l’insatiable attaquante Linda Sallstrom laissant aux Espagnoles dix minutes de latence; la sélection se remet rapidement la tête à l’endroit. Les coéquipières d’Alexia Putellas parviennent à renverser le score avant la mi-temps grâce à une tête puissante de la capitaine Paredes sur corner, puis grâce à la tête lobée d’Aitana Bonmati après un caviar soyeux délivré du pied gauche de Mapi Leon. L’Espagne ne cesse de développer son football qui consiste à tenir le ballon grâce à un jeu de passe, le plus souvent en une touche, inspiré de l’école catalane et faisant traverser le ballon horizontalement de part et d’autre du terrain. Pas une joueuse en phase offensive ne doit rester derrière la ligne médiane. Un jeu séduisant donc mais qui manque parfois de verticalité, handicapant les Espagnoles lors des matchs suivants. A partir de l’égalisation espagnole, les Finlandaises décident de garer le bus qui les a emmené au stade, dans leur surface. Pas de soucis côté Roja qui décide de profiter de chaque séquence de coup de pied arrêté pour inscrire un nouveau but. A savoir un corner, un penalty et un coup franc pour porter le score à la fin du match à 4-1.
Allemagne-Espagne, le match s’annonçait comme LA rencontre de cette phase de poule après l’autre choc de cette semaine Angleterre-Norvège. Pensant son équipe beaucoup trop offensive pour un premier match, Jorge Vilda décide de changer de système de jeu passant d’un 4-3-3 tout à fait classique à un inédit 4-5-1. Oui, les Espagnoles auront le contrôle du ballon et de la jungle qu’est le milieu de terrain mais remporter une bataille ce n’est pas remporter la guerre. La guerre, elle est bien Allemande, avec une occasion et demie en 90 minutes. Les solutions offensives existent pourtant sur le banc espagnol, à l’image de Claudia Pina qui bénéficiera de quatre minutes dans ce match et de Amaiur Sarriegi, Pichichi en Liga mais qui n’aura pas le luxe de jouer une minute du match. Face à une Allemagne expérimentée qui, elle, sait concrétiser quand il le faut, le score final sera de 2-0. Un moindre mal.
Jamais deux sans trois, le troisième match de l’Espagne sera donc un remake des deux précédents. Face à un adversaire certes moins bien armé que l’Allemagne mais meilleur que la Finlande, la Roja va trembler jusqu’au bout d’un potentiel mauvais tour danois. Troisième match et troisième système de jeu pour Jorge Vilda, cette fois ce sera un 4-3-3 pointe basse. Garcia est de nouveau titularisée après sa performance XXL de transparence contre la Mannschaft et toujours pas de Claudia Pina ou d’Amaiur en vue. L’Espagne fidèle à elle même maîtrise le ballon et le milieu de terrain, domine mais péche dans le dernier geste avec toujours les mêmes lacunes : manque de variation, des circuits de passe téléphonés, des centres prévisibles et mal ajustés, le tout sans véritable leader d’attaque. Le Danemark ne se montre pas plus dangereux que cela, à l’exception d’une frappe de Nadim en première mi-temps bien captée par la gardienne Sandra Panos. La délivrance survient à la 90ème minute lorsque le 155362323ème centre de la partie fait enfin mouche, grâce aux Madrilènes Cardona et Carmona pour inscrire le but qui officialise la qualification de l’Espagne pour le tour suivant.
Les Pays-Bas ne volent pas haut
Si les Hollandaises se sont fait une frayeur dans l’entame de la compétition face à la Suède, elles ont rapidement su s’imposer dans le groupe C face à une Suisse et un Portugal pas au rendez-vous. 45 minutes sous pression suédoise au cours du premier match, avant de se réveiller en seconde mi-temps et d’être délivrée par un but de Roord après une superbe action de Vivianne Miedema. S’en est suivi un match compliqué face aux Portugaises (3-2) qui a laissé entrevoir les failles défensives des Oranjes en début de seconde mi-temps, malgré deux buts marqués dans les 20 premières minutes. Si la montée en puissance des Pays-Bas s’achève contre la Suisse (4-1), il va falloir compter sur bien plus que les seules fulgurances de Vivianne Miedema pour espérer quelque chose dans ces phases finales.
Dans un 4-3-3 tout à fait classique, les Pays-Bas peuvent se vanter d’avoir l’un des plus beaux effectifs de la compétition avec de la qualité à chaque poste et surtout la meilleure buteuse du championnat anglais, Vivianne Miedema. En grande difficulté lors de la première mi-temps du match contre la Suède, le sélectionneur Mark Parsons connaît son effectif par cœur, causerie et réajustement tactique permettront aux Néerlandaises de montrer un tout autre visage et de faire leur la seconde période du match; notamment grâce à l’égalisation de Jill Roord.
Le deuxième match contre le Portugal sera plus difficile et pour cause, peu de temps après le premier match, l’attaquante vedette des Oranjes s’est trouvée positive au Covid et a donc été isolée pendant une semaine. Forfait pour les deux matchs restants. Des ajustements tactiques ont donc été mis en place pour compenser cette absence. Janssen glisse à l’aile gauche à la place d’Olislagers, la Lyonnaise Damaris Egurrola entre dans le onze de départ à la place de Groener, Roord descend d’un cran et passe milieu centrale dans la ligne de trois alors que Beerensteyn prend la place de Miedema. Les Néerlandaises prennent très vite l’avantage au score grâce à Egurrola et enfoncent le clou à la 16ème minute grâce à la centrale Van der Gragt. Mais comme face à la Suisse, les Portugaises ne s’avouent pas vaincues et reviennent au score en tout début de seconde période laissant craindre le pire pour les coéquipières de Danielle Van de Donk. C’est cette dernière qui va libérer tout un peuple à la 62ème minute d’une frappe pleine lucarne de l’extérieur de la surface. Le plus dur est fait, il reste toutefois à s’imposer face à la Suisse lors du dernier match.
C’est ce qu’elles feront sur le score de 4 à 1, malgré un jeu équilibré pendant 80 minutes. La malheureuse Crnogorcevic propulse le ballon au fond de ses propres filets et permet aux Pays-Bas d’ouvrir la marque. Les Suissesses parviennent à égaliser dans la foulée. Mais une nouvelle fois, ce sont les adaptations tactiques qui feront basculer le match en faveur des Bataves. Les entrées en jeu de Pelova et de Leuchter vont donner un tout autre visage au jeu néerlandais, et c’est la joueuse de l’Ajax Leuchter qui donne finalement l’avantage aux Pays-Bas. La Suisse craque mentalement et physiquement sur cette fin de match, laissant le rouleau compresseur hollandais se mettre en place. Le match se termine sur le score de 4-1, score lourd et immérité pour la Nati.
Les Pays-Bas sont qualifiés pour les quarts et affrontent la France le 23 juillet prochain. Une rencontre qui risque d’être âprement disputée où aucune des deux équipes ne semble favorite par rapport à l’autre. Sans oublier le retour de Miedema qui, si le Covid n’a pas laissé trop de mauvais souvenirs, pourrait jouer un bien vilain tour à la défense française.
La Suède : Blackstenius, reine des neiges
Les Suédoises sont les reines du groupe C. Après un match complexe face aux Pays-Bas, elles s’illustrent en seconde période face à la Suisse (2-1) après un jeu à trois menant au but de Rolfo et l’entrée salvatrice de Benisson à la 78ème. S’en suit un 5-0 face au Portugal grâce à de redoutables coups de pied arrêtés (trois réalisations sur corner et une sur pénalty).
Un premier match disputé et équilibré face aux tenantes du titre Néerlandaises où chaque équipe aura eu sa mi-temps. Le sélectionneur Peter Gerhardsson a opté pour un système en 3-4-3, laissant sur le banc l’ancienne Montpelliéraine Stina Blackstenius. La Suède réalise un match abouti, elle ouvre la marque grâce à Andersson à la 35ème minute mais peut regretter d’avoir laissé le ballon aux Pays-Bas en seconde période sans avoir cherché à se mettre à l’abri, laissant les Bataves revenir au score.
Le deuxième match face à la Suisse sera plus difficile dans un premier temps côté bleues et jaunes. Après avoir subi toute une mi-temps face aux Pays-Bas, le sélectionneur a fait le choix fort de changer de système pour repasser sur une défense à 4 et mieux cadrer les forces offensives suisses, à l’image de Bachmann. Malgré une supériorité évidente, la Suède ne parvient à ouvrir le score qu’à la 53ème minute avant de se faire rejoindre deux minutes plus tard. Les choix tactiques de Peter Gerhardsson seront les bons puisque c’est Bennisson, nouvelle entrante, qui permet à la Suède de prendre un avantage décisif à la 79ème minute.
Le troisième round est l’aboutissement et l’étalement de tout le savoir faire de cette équipe en termes de football. Dominatrices de la tête et des épaules, les coéquipières de Stina Blackstenius ont effacé tous les manquements soulignés lors des matchs précédents. Jamais les Portugaises n’arriveront à déstabiliser le bloc défensif suédois et les offensives joueront tranquillement leur partition pour infliger une manita à une Seleçao qui n’en attendait pas tant.
Qualifiées et premières de leur groupe, les Suédoises iront affronter la Belgique en quart de finale. Elles semblent plus que prêtes à aller contrecarrer les plans des autres nations européennes.
La France : un être vous manque et tout est dépeuplé
Que dire du parcours des Françaises dans cette première phase de l’Euro ? On regrette d’abord la blessure au genou droit de Marie-Antoinette Katoto face à la Belgique, mais également les performances contrastées de certaines Bleues. Malgré tout, l’équipe de France a su largement s’imposer dans son groupe, confirmant sa position de favorite. La première journée s’est conclue par une large victoire 5-1 face à une Italie passée à côté de son match. Il faut noter le triplé de Grace Geyoro, mais également une seconde mi-temps sans grand intérêt, hormis l’unique action conclue par un but italien à la 76ème minute. S’en est suivi une victoire par la plus petite des marges 2-1 face à une Belgique ambitieuse, et un superbe but de Griedge Mbock après une action de Clara Matéo, sécurisant la place de la France en quart de finale. Bémol de ces matchs de poule, la France a déçu face à l’Islande, malgré un but de Melvine Malard dès le coup d’envoi. Si les joueuses islandaises n’ont pas démérité, les Bleues auraient pu l’emporter mais se sont contentées d’un nul après l’égalisation islandaise à la 90ème minute.
Le premier match s’annonçait être l’affiche phare du groupe D entre la France qui semblait d’ores et déjà promise à occuper la plus haute marche du classement et l’Italie attendue comme une équipe pouvant accéder au tour suivant. La première mi-temps fut à sens unique en faveur des Bleues, malgré la titularisation surprise d’Aissatou Tounkara au cœur de la défense aux côtés de la solide capitaine Wendie Renard. 5-0 à la mi-temps net et précis. A noter tout de même qu’en début de match les Italiennes ont su se montrer dangereuses et que le match aurait été tout autre si il n’y avait pas eu une Peyraud-Magnin des grands soirs dans la cage française. Après le passage au vestiaire, le machine a du mal à se remettre en route côté Bleues ; le passage en bloc médian donne l’impression que les joueuses attendent et laissent prospérer les Italiennes. A force de laisser jouer, ce qui devait arriver arriva et l’Italie, par l’entremise de la nouvelle entrante Piemonte, réduit le score au terme d’une belle action collective. A souligner également le changement de sport en cours de match de la capitaine italienne Sara Gala qui aurait été plus inspirée de faire un combat de Krav Maga plutôt qu’un match de football ce soir-là; mais qui n’écopera finalement que d’un carton jaune après sa prise sur la femme du match, Grace Geyoro.
Deuxième match avec une équipe très peu remaniée contre une Belgique qui souhaite conserver ses chances de qualification. Seuls changements, Griedge Mbock récupère sa place de titulaire en défense centrale et Clara Matéo, l’attaquante du Paris FC, intègre le onze de départ à la place de Sandie Toletti afin d’amener un peu plus de verticalité au jeu des Bleues en phase offensive. Le système de jeu reste le même, un 4-3-3 à plat qui coupe la ligne offensive du reste de l’équipe et rend plus difficile la construction en phase arrêtée. Cela n’empêche pas l’ouverture du score qui arrive dès la 6ème minute grâce à l’intenable Diani qui martyrise match après match chacune de ses adversaires directes. La grave blessure au genou de l’étoile montante tricolore Marie-Antoinette Katoto rebat les cartes sur le front de l’attaque française et fait perdre des repères dans la construction du jeu. La blessure pèse dans les esprits français et les Belges en profitent pour revenir au score à la 36ème minute, après une incompréhension dans la défense française. Cayman surgit et pétrifie sur sa ligne Peyraud-Magnin. Les Tricolores ne laisseront pas le score à égalité bien longtemps, le retour de Griedge Mbock fait du bien à tous les étages et c’est elle qui vient donner l’avantage à la France à la 41ème minute. A l’instar de la seconde période contre l’Italie, la France commet les mêmes erreurs. Baisse physique, un pressing beaucoup plus élastique et on laisse jouer les adversaires : les éléments sont réunis pour une mauvaise surprise… qui ne viendra pas. Le score aurait même pu être plus lourd mais Renard manquera le penalty puis le cadre sur le second ballon. La France est qualifiée avec l’art certes, mais sans la manière.
Une qualification promptement acquise donc et un troisième match synonyme de turn over côté bleu. Six changements dans le onze de départ : Marion Torrent et Aissatou Tounkara entrent en défense, Sandy Toletti revient au milieu de terrain, Baltimore et Malard sont titulaires sur la ligne offensive. Invariable 4-3-3 toujours à plat ; certaines ont pleinement rempli le contrat et d’autres ont perdu des points. Malard se met en habit de lumière dès l’entame de match, en signant au bout de quarante secondes le but le plus rapide de la compétition. Côté flop, il faudra noter la disasterclass de Marion Torrent, mauvaise aussi bien offensivement que défensivement et impliquée sur le penalty concédé en fin de match. Et puis, comme dans les autres matchs, la France a marqué donc tout principe de jeu est délaissé : absence de pressing, possession laissée à l’adversaire et bloc médian, on connaît la chanson. La canicule s’étant toutefois abattue sur l’Angleterre, il est possible que Corinne Diacre ait demandé à ses joueuses de s’économiser, la qualification et la première place du groupe étant déjà acquises. Mais contrairement aux Belges, les Islandaises jouent leur qualification et face à la nonchalance française, finissent par égaliser avec l’aide précieuse de Torrent et Toletti pour obtenir un penalty dans le temps additionnel de la seconde période. Les Islandaises pourront regretter de ne pas avoir jouer leur chance à fond et finissent troisième du groupe après la victoire de la Belgique face à l’Italie.
Léna Bernard et Lisa Damiano