Si elles ne font pas partie des équipes phares de l’Euro 2022, plusieurs nations ont tiré leur épingle du jeu pendant les phases de poule. La Belgique et l’Autriche sont parvenues à se qualifier pour les quarts de finale, en tenant tête à des adversaires pourtant meilleures sur le papier. De son côté, l’Islande ne s’est pas qualifiée pour le tour suivant mais a marqué la compétition en restant invaincue.
Autriche : la nouvelle Wunderteam
Après avoir perdu lors du match inaugural face aux hôtes (1-0), l’inattendue Autriche a remporté ses deux matchs restants (2-0 face à l’Irlande du Nord, 1-0 face à la Norvège), en évoluant dans un système de jeu assez inédit en 4-1-4-1. Dans un premier match où elles sont censées être clairement dominées par leurs adversaires, elles s’en sortent avec une défaite par la plus petite des marges, contrairement aux opposantes ultérieures des Anglaises qui soigneront leur goal average. Face à des Lionesses timorées, l’Autriche commence à croire en ses chances d’égaliser à partir de la 70ème minute et obtient les occasions les plus dangereuses de la fin du match. L’attaque autrichienne reste tout de même trop prévisible pour la défense de la Perfide Albion et les coéquipières de Leah Williamson s’imposent au bout du suspens.
Les compositions ont très peu varié d’une journée à l’autre. Lors des matchs suivants, la pression du résultat s’est ajoutée à la volonté de gagner la bataille du milieu de terrain et d’avoir le contrôle du ballon. Grâce à une animation revue en profondeur, la nouvelle Wunderteam parvient à prendre le pas sur ses adversaires. Faux rythme et coup de pied arrêtés sont les maîtres mots du jeu autrichien, tout en bénéficiant des largesses défensives adverses.
Une équipe qui paraît donc limitée pour espérer atteindre le carré final, surtout face à l’Allemagne de retour à son meilleur niveau après des années difficiles. Mais sait-on jamais, les Autrichiennes sont plutôt du genre à mourir les armes à la main. Il s’agira de vivre ou survivre dans cette suite de compétition.
Islande : Les Vikings à l’Euro, saison 4
Si vous nous aviez dit que l’Islande tiendrait tête à la France, on ne vous aurait pas cru. Pourtant, la sélection s’est illustrée par de surprenantes performances. Troisième du groupe D, à un point de la Belgique et sans aucune défaite au compteur. L’équipe portée par la néo-turinoise Sara Gunnarsdóttir a su se défendre, notamment grâce aux capacités athlétiques des joueuses, leur offrant la possibilité de se démarquer dans les duels physiques et aériens.
Pour leur quatrième Euro consécutif, les Islandaises espèrent bien renouveler l’expérience de 2013 où les Vikings avaient atteint les quarts de finale. Dure réalité que celle du classement général : au terme des trois matchs les Islandaises se retrouvent éliminées sans en avoir perdu un seul.
On mentirait en disant qu’on a pris du plaisir devant le match face à la Belgique. Une rencontre fermée et équilibrée où ni l’Islande, ni la Belgique n’ont su prendre l’ascendant sur l’autre, pour finir sur un score de parité amplement mérité. Définition par excellence du match physique de premier tour de compétition internationale.
Face à l’Italie, la donne est différente, et les regrets sont plus grands. Comme on ne change pas une équipe qui fait match nul, Þorsteinn Halldórsson renvoie le même onze de départ au combat. Très (trop) rapidement, les Vikings ouvrent le score, dès la 3ème minute grâce à la Bavaroise Vilhjalmsdottir. Un score que les Islandaises se contenteront de gérer plutôt que de balayer définitivement les espoirs de qualification d’une Italie moribonde. Le tournant du match se situe à la 61ème minute, quand Jonsdottir ne parvient pas à entériner le score. A force de pousser, les Italiennes finissent par être récompensées une minute plus tard de leurs efforts et égalisent. 1-1 à la fin du match, éternels regrets.
L’Islande se présente pour son troisième match face à une Équipe de France déjà qualifiée et assurée de terminer première du groupe. Légers ajustements tactiques, le 4-3-3 habituel devient un 4-3-3 pointe haute, avec Viljhalmsdottir en véritable meneuse de jeu. Entame catastrophique pour les coéquipières de Sara Bjork Gunnarsdottir qui encaissent le but le plus rapide de la compétition à cause de la fusée Melvine Malard. Mais, il reste du temps, la panique ne gagne pas pour autant les rangs islandais. La France retombe dans ses travers : facilité, maladresse technique et faux rythme. Même si les Françaises se montrent plus dangereuses, les intentions sont islandaises. La récompense survient dans le temps additionnel lorsque Torrent et Toletti se télescopent et percutent Jonsdottir dans la surface. La VAR est sans appel : penalty pour Ly…les Islandaises. Brynjarsdottir ajuste parfaitement la mire et catapulte le ballon au fond des filets de la portière française. Un nul synonyme de troisième place pour les insulaires : une agréable surprise certes, mais quelques regrets à nourrir quand on sait que la seconde était à leur portée.
Belgique, la fin du seum
La Belgique était arrivée en terres anglaises pleine d’ambitions et semble tenir son pari pour le moment. Pas considérée parmi les favorites, la sélection s’est montrée efficace pendant ses trois premiers matchs pour se hisser en quarts de finale. Si le nul face à l’Islande (1-1) et la victoire face à l’Italie (1-0) laissent songer à un parcours idyllique dans une poule tranquille, il faut noter la performance des diablesses rouges face aux Bleues. Si ce match se solde sur une défaite et un jeu pollué par de nombreuses fautes, la Belgique a su tenir tête à une France largement supérieure techniquement. Reste à voir de quoi sera capable la Belgique contre une nation telle que la Suède vendredi prochain mais le parcours n’en reste pas moins impressionnant.
Le premier match était surtout un match de confirmation côté belge, face à une équipe à leur portée mais un peu plus expérimentée. Deux équipes qui se neutralisent dans le cœur du jeu, empêchant l’une comme l’autre son adversaire du jour de développer son jeu et de se porter vers l’attaque. Le match s’est logiquement terminé sur un score de parité grâce au but de Thorvaldsdottir à la 53ème pour l’Islande et l’égalisation de Vanhaervermaet dix minutes plus tard.
Pour le second match, le sélectionneur Ives Serneels décide de titulariser le même onze que face à l’Islande, mais en changeant de système. Il se passe de son 4-1-3-2 pour un 4-3-3 plus classique, ce qui réussira assez bien aux coéquipières de Janice Cayman. Une volonté d’aller de l’avant qui sera récompensée à la 36ème minute lorsque cette dernière, profitant des errements de la défense française, trompe d’un tacle glissé subtil Pauline Peyraud-Magnin et remet dans le match une Belgique qui n’en demandait pas tant.
L’ultime match est donc synonyme d’espoir de qualification pour la Belgique, face à une Italie qui semble désormais à leur portée. Seule la milieu de terrain du PSV Eindhoven Julie Biesmans est remplacée dans le onze titulaire par Janice Cayman, qui elle laisse sa place sur le front de l’attaque à sa comparse Hannah Eurlings, toujours en 4-3-3. L’Italie bute sur le bloc compact belge et ne semble pas avoir les moyens de ses ambitions. C’est la Belgique qui ouvre le score grâce à De Caigny en seconde mi-temps et décroche le billet qualificatif pour le tour suivant, pour le deuxième Euro de son histoire.
Léna BERNARD et Lisa DAMIANO