Le fabuleux festin de Noël : des coquilles Saint-Jacques au foie gras, en passant par le saumon et la pintade jusqu’à la traditionnelle bûche. Un repas dont peuvent se délecter les professionnels à condition de ne pas dépasser les limites. L’occasion de revenir sur la nécessité d’un équilibre alimentaire en toute circonstance.
Les vacances de Noël, vous savez, cette très courte période qui fait valser l’intégralité de nos efforts fournis au cours de l’année pour éliminer deux ou trois kilos en trop. Une pause bien trop courte pour que les repas de fin d’année altèrent le poids des footballeurs professionnels. Quelle chance ! En congé le 22 décembre, les joueurs retournent au travail dès le 30. Si le staff de l’AS Monaco délivre ses précieux conseils à ses joueurs pour conserver une alimentation saine au cours de cette période, en revanche rien n’est interdit par le club. « Ce sont des athlètes professionnels, des adultes experts dans ce qu’ils font », affirme le directeur de la performance de l’équipe monégasque, James Bunce.
Sur le rocher, ce qu’essaie d’impulser la direction, notamment à l’aide d’un nutritionniste présent à temps plein dans le club princier, mais aussi avec les tests physiques, d’entraînement ou de Covid, c’est l’éducation des joueurs. Leur objectif : faire les meilleurs choix possibles, soi-même.
Professionnalisation de la discipline
Aucune obligation, certes, mais le club garde les pieds sur Terre. Les entraîneurs physiques, le département médical et le nutritionniste, Juan José Morillas, ont donné des plans individuels aux Rouge et Blanc, pour s’assurer qu’ils suivent un programme, restent actifs, bougent et mangent les bons produits. Le staff du rocher essaie d’encourager ses joueurs dès le plus jeune âge, à ne pas faire d’excès notamment d’alcool, ou de mauvais aliments comme le chocolat.
Aujourd’hui, le football s’est professionnalisé. « Il y a dix ou quinze ans, certains joueurs buvaient 15 bières, et mangeaient vraiment mal », précise le directeur de la performance. « Maintenant, ce sont des athlètes d’élite. Ils comprennent les conséquences de leurs actions. Ils savent que le deux janvier, l’AS Monaco a un match important. » Les joueurs doivent ainsi être prêts à donner le meilleur d’eux-mêmes. « Le jeu est devenu plus intense et plus physique qu’ils prennent cette responsabilité au sérieux », poursuit-il.
Gros excès, grosses conséquences
Tolérance oblige, le club respecte aussi que Noël est un moment très spécial pour les familles et pour les joueurs. Rien de mieux que d’apprécier un repas et partager un verre de vin. « Cela ne sera pas un problème catastrophique pour nous quand ils reviendront », explique James Bunce. « Il est très peu probable que nous ayons un problème. Dans ce type de club, les attentes et le professionnalisme est tellement élevé que généralement, nous ne constatons que de rares excès », poursuit l’homme visiblement confiant.
Si la gourmandise à outrance s’empare d’un joueur, le nutritionniste travaillera dès son retour pour le rendre en bonne santé, lui faire perdre tout excès de muscle, de poids… En conséquence, le staff modifierait son alimentation pour réduire ses calories. Malgré tout, chez les Monégasques, ces excès semblent anticipés. « Nous avons pris leur composition corporelle le 15 décembre. Nous connaissons leur poids au milligramme près. Nous les testerons à leur retour pour s’assurer qu’ils sont dans la même fourchette ». Mais James Bunce, serein, parierait « tout ce qu’il a dans son portefeuille » qu’il ne constatera aucun problème pour deux raisons :
– le temps est trop court pour prendre un poids considérable
– les joueurs sont conscients qu’un excès dans le football professionnel moderne est inacceptable
L’alimentation, un pilier de la performance
Le travail sur l’alimentation se fait au long de l’année en éduquant aux bons choix : les bons aliments, les mauvais, et le moment pour les consommer afin d’optimiser les performances sportives. Le club des Asémistes voue un culte à la nutrition et l’alimentation, présente parmi les trois piliers de leur centre de la performance : bien manger, bien dormir et bien s’entraîner.
« Vous n’achetez pas une Ferrari pour la remplir avec du diesel plaisante James Bunce. Si vous avez un athlète incroyable, vous devez vous assurer que ce qu’il met dans son corps est optimal pour récupérer, se préparer, être en bonne santé, rétablir ses articulations… », précise-t-il.
Un travail simultané avec les entraînements du coach Nico Kovac. Les jours intenses physiquement, les nutritionnistes doivent s’assurer qu’il y a suffisamment de protéines de récupération, d’antioxydants et d’aliments frais dans la nourriture. Si le type d’aliments change selon le programme, la quantité et le moment de leur consommation changent également régulièrement.
À vos gras, prêts, partez !
Le nutritionniste joue également un rôle dans l’alimentation lors des entraînements. Il s’assure que les boissons contiennent la bonne quantité de potassium, de sodium et d’électrolytes pour rééquilibrer les pertes dues à la transpiration. Avec la chaleur monégasque, il est essentiel que les joueurs ne se déshydratent pas.
Il mesure par ailleurs la composition corporelle, c’est-à-dire le poids, la répartition des graisses dans le corps, la taille des muscles, les changements de forme et de taille des muscles, afin que le staff puisse suivre, contrôler et modifier, si nécessaire, le programme des joueurs pour améliorer leurs performances.
Mais James Bunce rappelle que « l’objectif principal est de travailler avec chaque athlète individuellement pour s’assurer qu’ils mangent la bonne nourriture au bon moment et en bonne quantité pour qu’ils soient prêts à jouer au plus haut niveau le week-end ».
Selon les dirigeants des Rouge et Blanc, pour que les performances sportives des joueurs soient les meilleures au niveau professionnel, il est « essentiel d’éduquer dès le plus jeune âge ». Jeune âge où les excès sont, en général, rapidement rattrapés. Pour les plus âgés, il faudra veiller à ne pas abuser de certaines denrées chocolatées et friandises en tout genre. Allez, cinq ou six repas et pas plus de trois boîtes de Ferrero Rocher. Promis !
Hugo Bouqueau