Vendredi 11 décembre, L’Équipe annonce l’inéluctable : « Médiapro, c’est fini ». Après s’être emparé de la majorité des droits télévisuels de la Ligue 1 et de la Ligue 2 entre 2020 et 2024 pour une somme annuelle de 780 millions d’euros, le groupe espagnol s’écroule tel un château de cartes au fur et à mesure que les échéances de remboursement s’enchaînent. Une fragilité que certaines voix discordantes avaient pourtant maintes fois soulignée. À l'image d'une tragédie grecque, la fin était annoncée dès le départ. Caviar fait le bilan de Mediapro depuis le lancement de sa chaîne éphémère, Téléfoot.
Depuis lundi dernier, Téléfoot tourne sur tous les écrans des mordus de football, du moins ceux qui ont décidé de mettre la main à la poche. Si la rentabilité de la chaîne interroge toujours, la question entourant le lien entre Mediapro et le pouvoir chinois est d'autant plus grande. Cap sur Orient Hontai Capital et la diplomatie par le football développée par le gouvernement de Xi Jinping depuis une décennie avec Carole Gomez, chercheuse en géopolitique du sport à l’IRIS, Jean-Baptiste Guégan, enseignant un géopolitique, et Pierre Rondeau, économiste du sport.
À la veille du lancement de la chaîne Téléfoot par Mediapro, le 17 août 2020, les interrogations se multiplient autour du groupe espagnol. Son entrée fracassante sur le marché des droits télévisés en mai 2018 avait déjà divisé concernant la viabilité de son modèle économique. Nous avons interrogé Pierre Rondeau, économiste du sport, et Jean-Baptiste Guégan, enseignant en géopolitique, pour revenir en profondeur sur la stratégie de Mediapro en France.